Lewis Hamilton (McLaren) a remporté dimanche le GP du Canada, la 6e course de sa carrière, au terme d'une course émaillée d'incidents et d'accidents, dont le crash très violent de Robert Kubica (BMW).
Lewis Hamilton (McLaren) a un peu plus forgé sa légende en passant à travers une multitude d'écueils pour inscrire son nom au palmarès du Grand Prix du Canada, dimanche. Le débutant britannique, qui aura 22 ans le 1er juillet prochain, est entré dans le cercle des vainqueurs à l'occasion de sa sixième course en championnat du monde, au terme de 70 tours de course tronçonnés par quatre interventions de la voiture de sécurité pour divers faits.
Le plus notoire a été le crash terrifiant de Robert Kubica, qui a fait craindre le pire pour le Polonais, après qu'il ait perdu le contrôle de sa BMW au 27e tour, heurté deux murs et un rail après un tonneau. Mario Theissen, patron de l'écurie allemande, a indiqué que son pilote ne souffrait d'aucune fracture et qu'il sortirait de l'hôpital Sacré-C&oeligur de Montréal, lundi, à 9h00.
Seul Lewis Hamilton a paru éviter les ennuis, car chacun de ses poursuivants a eu son lot de problèmes. Lors d'une frénétique période sous safety car, Felipe Massa (Ferrari) et Giancarlo Fisichella (Renault) ont ainsi brûlé le feu rouge à la sortie de la pit lane et ont été stoppé au drapeau noir. Fernando Alonso (McLaren), en sérieuses difficultés au freinage dans le virage N.1 notamment, ce dès le départ, et Nico Rosberg (Williams) ont écopé chacun de dix secondes de pénalités pour être passé au stand alors que la pit lane n'était annoncée fermée.
Hamilton : "J'ai eu beaucoup de chance"
"J'étais prêt pour gagner, il fallait juste savoir où et quand" , a déclaré Hamilton. "Nous avons été souvent derrière la voiture de sécurité et il fallait rester concentré. L'équipe a fait un travail magnifique et elle m'a fait rentrer avant la première safety car : j'étais donc tranquille. J'ai eu beaucoup de chance. Nick [Heidfeld] était derrière moi et dans les derniers tours j'ai décompté ceux qui restaient. Il fallait que j'attaque et c'était facile de faire une faute car il y avait beaucoup de gomme à l'extérieur de la trajectoire. Cette victoire est dédiée à mon père."
Dans cette course complètement folle, qui a perpétuellement brassé le peloton, l'Allemand Nick Heidfeld (BMW), qui a profité de la première erreur de Fernando Alonso (McLaren), et Alexander Würz (Williams), parti 19e, ont complété le podium. Et puisque les accessits étaient offerts aux outsiders, Heikki Kovalainen (Renault) a achevé au 4e rang son parcours débuté sur la dernière place de la grille de départ.
Fernando Alonso (McLaren) doublé par Takuma Sato (Super Aguri) en fin de grand prix pour la 6e place (!), on retiendra aussi les nouveaux déboires de Kimi Räikkönen (Ferrari), qui n'a pu sauver que les quatre points de la 5e place après avoir été heurté dans le premier tour par... son équipier, et piloté une F2007 maladroitement augmentée d'un débris de l'épave de Robert Kubica.
Ferrari décroche
Au final, Lewis Hamilton prend ses aises au championnat par rapport à ses rivaux. Il reprend même seul la tête du classement général à Fernando Alonso, qu'il précède désormais de 8 points (48 contre 40). L'autre principal enseignement est que les sociétaires de la Scuderia Ferrari décrochent : Felipe Massa et Kimi Räikkönen sont respectivement repoussés à 15 et 21 points.
Au championnat Constructeurs, la tendance est encore plus nette puisque McLaren étend de 20 à 28 longueurs sa marge sur les Rouges (88 points contre 60). "Nous nous attendions à une course rude, mais vue le dénouement, c'est un doux euphémisme" , a commenté Jean Todt, l'administrateur délégué de Ferrari, qui s'était déjà déclaré "très déçu" par les prestations du Cavallino rampante en qualification.